- EXÈDRE
- EXÈDREEXÈDREConçue à l’origine comme une structure architecturale indépendante, l’exèdre, de plan semi-circulaire ou rectangulaire, était un élément des lieux publics (agora, sanctuaire, grande voie des villes grecques). Elle permettait à plusieurs personnes de se réunir, de s’asseoir pour converser, grâce à une banquette de pierre dont les pieds étaient fréquemment sculptés en forme de console ou encore de dauphin. Sur certains sites, à Délos par exemple, les dossiers des exèdres étaient porteurs de statues en ronde bosse, qui représentaient généralement les donateurs de ces monuments.À partir de la fin de l’époque hellénistique, les architectes se plurent à jouer avec la forme des exèdres, en les combinant soit entre elles soit avec les ex-voto, définissant ainsi des alignements ou encore des figures géométriques plus amples, compositions en demi-cercle, en L, qui scandèrent et soulignèrent plus nettement l’espace des grandes places publiques.Le monde romain utilisa largement cet élément architectural. L’exèdre de plan semi-circulaire était fréquemment intégrée aux grandes façades des monuments publics et servait alors de niche pour les statues.Selon Vitruve, on appelait aussi exèdre la pièce qui, dans les demeures patriciennes (à Pompéi par exemple), servait de salle de conversation; elle était alors fermée sur trois côtés et faisait généralement face à la cour péristyle.Il existait aussi des exèdres de grandes dimensions, couvertes comme des absides, par une voûte hémisphérique (thermes de Caracalla et grande exèdre de l’Hippodrome sur le Palatin à Rome, temple de Jupiter Héliopolitain à Baalbeck). Cette exèdre circulaire fut aussi largement employée dans les grands édifices qui constituèrent les forums d’Auguste et de Trajan.• 1547; gr. exedra♦ Antiq. Salle de conversation munie de sièges.♢ Archéol. Partie garnie de sièges, au fond d'une basilique romaine; partie garnie d'un banc en demi-cercle, dans une basilique chrétienne; par ext. Ce banc.⇒EXÈDRE, subst. fém.A.— ANTIQ. GR. ou ROMAINE. Salle de conversation, située en arrière d'un portique d'une riche demeure ou d'un édifice public, où se réunissaient les philosophes et les rhéteurs :• Les exèdres couverts de dômes magnifiquesS'emplissaient vaguement des clameurs du dehors,Tandis que sur des bancs l'école des stoïquesDe la philosophie étalait les trésors.BOUILHET, Melaenis, 1857, p. 92.B.— ARCHITECTURE1. GR. et ROMAINE. Petit édifice indépendant constitué par un banc de pierre semi-circulaire abrité d'une voûte. Exèdre de la voie des Tombeaux à Pompeï (Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e).2. Partie de la basilique romaine constituée par un banc semi-circulaire formant une saillie arrondie à l'extérieur de l'édifice; banc semi-circulaire situé dans l'abside de la basilique chrétienne. Les églises romanes de première ou de seconde époque, offrant encore au fond de leur sanctuaire l'abside primitive des Latins (...) pouvaient présenter encore l'exèdre (LENOIR, Archit. monast., 1856, p. 153).C.— Mod. Banc de pierre semi-circulaire ornant un jardin. C'était une maison assez vaste, qu'entouraient des jardins (...) ornés de statues, d'exèdres (FRANCE, Pierre bl., 1905, p. 32).Prononc. :[
], [e-]. Cf. é-1. Étymol. et Hist. 1. 1547 archéol. ant. « salle de conversation » (VITRUVE, Architecture, trad. par J. Martin, 93r); 2. 1873, 1er sept. « petit banc de pierre semi-circulaire » (Ch. YRIARTE, Revue des Deux-Mondes, p. 187 ds LITTRÉ). Empr. au lat. ex(h)edra, ae « salle de réunion » (VITRUVE, De architectura) lui-même du gr.
,
« emplacement couvert avec sièges ». Fréq. abs. littér. :2.
exèdre [ɛgzɛdʀ] n. f.ÉTYM. 1547; lat. exedra, du grec exedra « emplacement avec sièges, devant une maison ou dans une maison », de ex- « hors de », et hedra « siège; résidence ».❖1 Antiq. Salle de conversation munie de sièges.♦ (XXe). Archéol. Partie garnie de sièges, au fond d'une basilique romaine; partie garnie d'un banc en demi-cercle, dans une basilique chrétienne. — (1873). Ce banc.2 Mod. Banc de pierre demi-circulaire, dans un jardin.
Encyclopédie Universelle. 2012.